Le paysage, un projet pour la transition de nos territoires Bertrand Folléa / paysagiste DPLG et urbaniste
Concept nouveau, car depuis les années 50, nos besoins sont rassasiés : le pétrole = voiture / Electricité = pas cher.
Les énergies sont depuis sources de confort, nous avons alors un sentiment de sur-puissance. Pendant ces années d’orgies nous avons rasé passé et présent sous prétexte de construire le futur. Notre radicalité a fait exploser le territoire ; nous avons vu pousser des grands ensembles, naître des zones d’activités sectorisées selon leurs fonctions, et raccourcir les distances sous l’impulsion des loisirs avec la multiplication des moyens de locomotions (bateau avion, voiture…). Oui mais voilà, la consommation et le tourisme de masse c’est du pétrole… Le paysage dans tout cela a été martyrisé.
L’âge de la vie (le Phanérozoïque) à débuté il y a 540 million d’années. Les traces des organismes vivants se retrouvent dans les strates géologiques. Aujourd’hui, en un peu près 250 ans, les marqueurs de l’activité humaine créent leur propre strate géologique. Ces changements sont visibles à l’échelle d’une vie … nous sommes rentrés dans l’ère de l’anthropocène, dans l’ère de l’humain. L’influence de l’humain est devenue une force géologique. On parle de 7e continent (déchets plastiques) on parle de nouvelles roches (au sud de l’île d’Hawaii) composées de conglomérats de plastiques fondus et mélangés avec des sédiments marins.
L’anthropocène change notre relation à la planète. Nous avons une responsabilité nouvelle.
→Comment y répondre?
Le paysage comme relation.
Le paysage c’est la relation entre le relief, le sol, les usages, les orientations, les modes de vies, … Ce sont ces relations, ces liens entres les choses, qui constituent le paysage. Cette coexistence doit nous rendre modeste, l’homme est en relation avec ce grand tout qu’est le paysage. Puis l’homme a aussi une relation avec ce grand tout, le Sapiens est le produit du paysage… On doit adapter nos cadres de vie pour changer les choses… le cadre influ sur les modes de vie et vice versa.
→Pensons, et créons un paysage décarboné, un paysage résilient.
La démarche paysagère
– Le paysage est la conséquence de la direction urbaine que l’on prend. Le paysage n’est pas un décor, donc le paysage est un projet, c’est un processus et c’est un résultat. C’est révolutionnaire : le paysage devient un outil, ce n’est plus un résultat, c’est un objectif : le paysage est au centre de la démarche.
– Soyons indiscipliné, sortons du cadre ! Le paysage sort du cadre, laissons l’intelligence du lieu construire le projet. La réponse est peut être en dehors du cadre.
– La relation entre la ville et le site : établissons les relations anthropologie / dessin et maquette … le territoire se règle sur place.
Etre résistant sur la notion de limite : valable pour les terrains clôturés jusqu’aux limites entre régions, départements, … on doit casser la limite. Rentrons en résistance.
→Comment mettre la marge ou centre
– réfléchir à l’envers, l’arrière devient le devant = conditions essentielles a la biodiversité.
– les variations du milieu créé la biodiversité du vivant
– le vivant fait partie de la solution… Le paysage est produit mais il est aussi producteur… il faut rester modeste / mettre en place la structure et laisser le vivant éveiller la créativité du vivant.
– soyons résistants et vigilants
/ La complexité est bonne, il faut travailler dans la complexité. On lutte contre la simplification et la standardisation. La simplification est un ennemi.
/ Habiter : identifier les forces et faiblesse des usages. Inspiration pour agir. Mettre en place la trame paysagère comme concept