Vœux du Conseil National de l’Ordre des Architectes /

Merci à Denis DESSUS, Eric WIRTH, Valérie FLICOTEAUX, Roland MARQUES, Thierry NABERES, Jean-Phillipe DONZE pour tous ces mots positifs et engageants.

Vers une ère plus vertueuse ?

Les derniers évènements auront eu au moins une conséquence positive sur la prise de conscience politique des enjeux actuels en matière d’environnement. Nous sommes entrés dans une nouvelle période, qui se doit impérativement d’être plus vertueuse. 

Nous ne sommes plus dans des priorités thermiques – arrêtons d’envelopper les bâtiments de polystyrène – mais environnementales, ainsi, la RE2020 – Règlementation Environnementale – va succéder à la RT2012 – Règlementation Thermique.

Des procédures vertueuses ont été lancé pour les bâtiments de santé, il faut faire de même pour les autres structures : culture, enseignement, logements,… Adapter les bâtiments au problèmes de santé face aux épidémies est devenue un priorité politique.

La profession doit s’appliquer à concevoir dans la rénovation, ce qui demande une compréhension du bâti et de son usage, de l’intérêt des usagers. Ce coût doit être prit en compte dans les finances publiques. 

Face à la crise actuelle qui touche également notre profession, l’architecte doit plus que jamais, inventer, se réinventer, s’adapter aux nouveaux défis ; sachant qu’un coup de crayon chez un architecte représente 7 ou 8 000 normes sur le bâtiment !

Repenser le(s) territoire(s)

Le Conseil National de l’Ordre travaille avec le Ministère de l’Ecologie sur un pacte de relance et de construction durable :

• Les Zones Artisanales sont des espaces obsolètes et autant d’opportunités, autant d’espaces où inventer de nouveaux programmes pour créer un rebond économique
• Faire face à une émergence de besoins nouveaux : vieillissement de la population, accessibilité, traitement des plus démunis (qui seront de plus en plus nombreux), problèmes sanitaires.
• La société est en constante évolution. En ce sens, nous devons concevoir des bâtiments évolutifs, capables d’avoir plusieurs vies. Le besoin et l’usage d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes demain. Ils doivent évolutifs, sains, et accueillir des services publics dont la répartition doit être rééquilibrée sur l’ensemble du territoire. 
• Travailler sur le mal logement qui est endémique en France

L’architecte a un rôle de conseil indispensable pour une biodiversité des villes et une vie adaptée, notre profession doit être aux côtés des collectivités pour les accompagner pour prendre le virage de la transition écologique.

Les architectes ne vont plus construire mais rénover, les directives de l’Europe vont dans ce sens en y rajoutant une mission culturelle.

Ces voeux qui étaient militants avant, sont politiquement correct aujourd’hui. 

Réduire l’impact écologique du cadre bâti (RE2020, rénovation)

Le bâti représente 25% des émissions de gaz à effet de serre, 30% du réchauffement climatique. Les architectes sont donc une partie du problème, mais aussi la solution, et une partie de cette solution tient dans la réutilisation des espaces déjà existants, pour atteindre le ZEN = Zéro Etalement Net. 

Il faut réinvestir les centres de petites villes et bourgs vidés, les Zones Artisanales obsolètes, qui deviendront les nouveaux terrains de jeux des architectes. 

Par ailleurs, grâce peut-être à cette crise sanitaire, nous avons pris conscience que les logements étaient des lieux de vie, réceptacle des émotions individuelles et collectives. Ils ne sont pas juste des dortoirs et des cantines, il est temps de prendre en compte la dimension holistique des logements. 

Mais aussi, le constat d’échec des lotissements – créés en réaction aux grands ensembles – est sans appel. Le Conseil National de l’Ordre des Architectes travaille sur le sujet pour y mettre fin. 

La nouvelle norme RE2020 devra être en application à l’été 2021. L’objectif est de parler d’Environnement et plus de Thermique. Il faut prendre en compte impérativement le confort d’été en créant des bâtiments bioclimatiques, empêcher le recours aux systèmes de climatisation, faire des bâtis traversant, prévoir des occultations, du végétal. 

Un nouveau calcul prendra en compte le cycle de vie des matériaux utilisés pour valoriser le bas carbone (matériaux biosourcés, réemployés, …). 

La présence des architectes est vitale, la France doit investir pour un monde d’après INCLUSIF, et la TRANSISTION ECOLOGIQUE doit être au coeur de l’action.